Pour voir d'avantage du Musée virtuel du CanadaDes camps aux communautés: La vie forestière dans la Cowichan

Le travail : RÔLES DES TRAVAILLEURS

Al Lundgren, 1987, abatteur, Bugabo Creek, Port Renfrew

Al Lundgren, 1987, abatteur, Bugabo Creek, Port Renfrew
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Les forêts de la côte de la Colombie-Britannique produisent de gros arbres. Les forêts pluviales tempérées offrent des conditions de croissance idéales pour ces conifères géants, dont certains peuvent vivre jusqu'à 3 500 ans. Les arbres peuvent atteindre une hauteur de soixante-dix-sept mètres et un diamètre de trois à six mètres. Il fallait des hommes expérimentés pour abattre ces arbres. Vous trouverez ci-dessous une description de quelques travaux requis pour rendre justice à ces arbres.

Dans les chantiers forestiers, le rôle de l'abatteur était d'abattre les arbres. Les abatteurs travaillaient souvent en paires et ils utilisaient des haches dans les premiers jours du travail forestier, puis des scies et finalement des scies à chaîne pour couper ces arbres larges. Un duo expérimenté pouvait abattre un arbre d'un mètre de diamètre en quinze minutes et un sapin de Douglas de trois mètres en quatre heures. Lorsqu'on entendait le cri « Timber », cela venait habituellement d'un abatteur.

Les bons abatteurs, ceux qui vivaient longtemps, ont appris à prévoir l'endroit où tomberait l'arbre et à reconnaître des sentiers de secours dans la forêt. Le travail d'abatteur était très dangereux. Sans l'habileté et le jugement requis, les hommes pouvaient se blesser sérieusement ou se tuer et l'incompétence pouvait mener à du gaspillage de bois et des pertes de profit.

L'équipement d'un abatteur comprenait une bouteille de whisky ou de sake remplie de kérosène pour lubrifier la scie pour s'assurer qu'elle pénétrait facilement dans le bois et qu'elle réduisait l'accumulation de sciure au minimum. Chaque soir, les abatteurs apportaient leurs haches ou leurs scies à l'affûteur du camp pour les faire affûter. Les bûcherons étaient souvent superstitieux et ils apportaient leur équipement seulement à leur affûteur préféré.

Dans plusieurs camps, les abatteurs étaient payés à la pièce. Plus ils travaillaient forts, plus ils faisaient d'argent. L'abattage était un travail physiquement exigeant, que ce soit avec une scie ou une scie à chaîne par la suite. Certains bûcherons ont prétendu que même un haltérophile ou athlète n'avait de muscles plus gros que ceux d'un abatteur.

L'abatteur travaillait de pair avec un tronçonneur. Lorsque l'arbre était abattu, le tronçonneur s'en approchait, le mesurait, le marquait en sections allant de sept à dix-huit mètres et ensuite le coupait. Le tronçonnage était habituellement l'affaire d'un homme. La plupart du temps, il n'y avait pas d'endroit sécuritaire pour un deuxième homme.

Abatteur au sommet d'un arbre

Abatteur au sommet d'un arbre
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Après l'abatteur, c'était au tour de l'ébrancheur qui coupait les nœuds dans le bois, écorçait et préparait l'arbre pour le traîneau. Dans les premiers chantiers, des ouvriers appelés débroussailleurs avaient le travail de défricher un sentier jusqu'au chemin de débusquage.

L'ouvrier grimpeur était un homme qui n'avait pas peur des hauteurs. Les arbres géants qui étaient trop grands pour les abatteurs et qui allaient être utilisés comme arbre-pylône relevaient du domaine de l'ouvrier grimpeur. L'ouvrier grimpeur montait dans l'arbre à l'aide d'éperons, fabriqués par le forgeron et qui étaient attachés à ses bottes, et d'un câble avec un cœur d'acier. Il coupait les branches avec une petite hache à mesure qu'il montait. Quand il atteignait la marque de soixante centimètres de diamètre, possiblement à trente mètres de hauteur ou même jusqu'à soixante mètres, il utilisait une hache et une scie pour écimer l'arbre. Après avoir écimé l'arbre, les grimpeurs les plus démonstratifs pouvaient se tenir debout sur le dessus de l'arbre ou bien s'y asseoir pour manger tranquillement leur lunch avant de descendre au sol. C'était un travail dangereux et des abatteurs tombaient occasionnellement en bas des arbres.

La venue des mules à vapeur a complètement changé les rôles des travailleurs forestiers. Voir la section des machineries pour obtenir de l'information sur la machinerie utilisée.

Le conducteur de mule, ou mécanicien, faisait fonctionner la machine. Dans les premiers jours du travail forestier, on faisait fonctionner la mule en réponse à des signaux relayés par un siffleur. La mule était souvent hors de la vue du chantier forestier et le siffleur relayait les messages au conducteur de mule à partir du chantier pour lui dire quand les billots seraient prêts à être déplacés et où les placer.

Le siffleur était souvent un jeune, possiblement un nouveau travailleur du camp ou parfois un bûcheron handicapé. Le siffleur actionnait un fil qui partait du chantier jusqu'à la mule en utilisant des sifflements longs et courts basés sur le code Morse. Ce rôle a considérablement changé dans les années 1920 avec la venue des sifflets électriques.

Le chef chargeur était à l'extrémité opposée du conducteur de mule et il supervisait le chantier. Il montrait à l'élingueur comment attacher les billots et les déplacer jusqu'à la jetée en plus de donner les ordres au siffleur. Le travail d'élingueur nécessitait beaucoup d'habiletés et une certaine connaissance de la physique. En utilisant un système complexe de câbles et de blocs, placés par l'élingueur, la mule tirait les billots. Les souches et les arbres non abattus représentaient des obstacles qui pouvaient briser les câbles et les blocs si les billots restaient coincés.

Les abatteurs, les tronçonneurs, les élingueurs et les autres ouvriers forestiers faisaient partie de la communauté qui vivait dans les camps.