Pour voir d'avantage du Musée virtuel du CanadaDes camps aux communautés: La vie forestière dans la Cowichan

Le travail : LA MACHINERIE

Homme se tenant devant un treuil de débardage

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Au sommet de l'industrie forestière dans la vallée de la Cowichan, on pouvait entendre le bourdonnement des machineries dans les forêts. L'entrechoquement des treuils de débardage ou le vrombissement des scies à chaîne accompagnaient les bûcherons dans leur travail. Vous trouverez ci-dessous la description des principales machines dont se servaient les bûcherons.

Mule à vapeur

La mule à vapeur a révolutionné l'industrie forestière. La mule à vapeur était une machine possédant un câble d'une longueur pouvant atteindre cent cinquante mètres que l'on attachait à un billot. Quand le chef chargeur avait attaché le câble au billot et que le siffleur avait donné un coup de sifflet, le conducteur de mule mettait la machine en marche et la mule tirait les billots. Les premières mules avaient des moteurs à vapeur et il fallait utiliser beaucoup de bois pour les faire fonctionner. Plus tard, dans les années 1920, les mules étaient alimentées par un moteur diesel.

La première mule, de marque Dolbeer, a fait son apparition dans la Cowichan en 1897. Elle était petite comparée au travail dont on s'attendait d'elle et plusieurs vétérans s'en sont moqué. Cela faisait changement des bœufs que les hommes devaient patiemment stimuler pour qu'ils traînent les billots.

Les vétérans n'étaient pas les seuls à se moquer des mules, car plusieurs bûcherons doutaient de la machine. Les mules ont augmenté la vitesse du travail, mais ils étaient dangereux. La vitesse donnait moins de temps aux bûcherons pour se protéger.

Grue

La grue était un petit treuil spécialisé. Elle était montée sur des patins sur un wagon plat et elle était spécialement conçue pour ramasser les billots de valeur marchande abattus par les travailleurs qui avaient dégagé le chemin pour la voie ferrée. Le treuil tirait les billots près du train et on utilisait des pinces spéciales pour charger les billots sur le wagon plat. En moyenne, on remplissait de six à huit wagons plats par jour avec la grue.

Débusqueuse

Les débusqueuses, qui sont apparues dans les camps vers 1915 dans les camps sous la marque Lidgerwood Skidder, avaient un système de câblage plus compliqué que celui des mules. Elles utilisaient un système de câbles et de blocs suspendus placé au-dessus d'un pylône, habituellement un sapin de Douglas. La débusqueuse transportait le bois en le levant partiellement au-dessus du sol. Avec cette pratique, les exploitations forestières ont commencé à ressembler à de grosses usines sans toit.

Parce que les billots étaient transportés dans les airs, les débusqueuses étaient particulièrement utiles sur les terrains accidentés et dans les ravins. Grâce à elles, on a pu déplacer l'exploitation forestière sur les flancs de montagne. Les machines de soixante-quinze tonnes étaient attachées à un wagon et elles tiraient les billots jusqu'aux wagons attenants. Ce genre de travail forestier se mariait bien avec les chemins de fer.

À l'époque où il n'y avait pas de casques protecteurs, les débusqueuses causaient beaucoup d'accidents. Les câbles devenaient des fouets d'acier mortels lorsqu'ils se brisaient après que des billots soient tombés dessus ou après qu'ils se soient pris dans de jeunes arbres.

Manuel d'une scie à chaîne

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Scies à chaîne

À la fin des années 1930, une demande croissante de bois, jumelée à un manque d'abatteurs, a créé une forte croissance de l'utilisation de scies à chaîne dans les forêts. Les premières scies à chaîne étaient des machins à deux hommes, difficiles à manier, bruyants, puants et souvent très désagréables. Les scies étaient lourdes, pesant jusqu'à cinquante-cinq kilogrammes. Cependant, une fois en place, elles coupaient du bois à une vitesse incroyable avec relativement peu d'effort.

Dans les années 1940, de métaux légers, créés pour la guerre, ont considérablement réduit le poids et la taille des scies, permettant ainsi à une seule personne de l'utiliser. Les abatteurs et les tronçonneurs pouvaient maintenant travailler seuls.

Les premières scies à chaîne vibraient tellement qu'après les avoir utilisées pendant quelques années, les abatteurs avaient une mauvaise circulation sanguine et en quelques cas, des hommes ont souffert de gangrène. À la fin des années 1960, les scies étaient dorénavant équipées de poignées antivibrantes, au grand plaisir des bûcherons.

Les scies à chaîne ont changé la nature des rôles dans les chantiers. Avant l'arrivée des scies à chaîne, il fallait être un certain type d'homme pour être abatteur. Ces hommes étaient patients, extrêmement forts et endurants. L'abattage était un art et souvent les abatteurs avaient leurs propres dortoirs. Les scies à chaîne ont changé tout cela et la dynamique des chantiers a changé peu après.